Les voeux du Comité International Olympique
Après une année 2021 profondément bouleversée sur la scène olympique par l’organisation décalée des Jeux de Tokyo 2020 en raison de la crise sanitaire du Covid-19, le CIO a accueilli avec satisfaction la tenue des Jeux d’hiver de Pékin 2022 dans un pays devenu au fil des ans un partenaire d’importance.
Comme l’a d’ailleurs affirmé Thomas Bach cette semaine :
« Ces Jeux ont été confrontés à des défis sans précédent sur fond de tensions politiques et de pandémie mondiale. Malgré cela, ils ont offert les conditions les plus extraordinaires qui soient aux athlètes dans un environnement totalement sûr et sécurisé. Les athlètes ont exprimé leur gratitude en se montrant à la hauteur et ont impressionné le monde par la façon dont ils ont su faire face à ces défis et à l’adversité. Ils nous ont montré à tous le meilleur de ce que l’humanité pouvait être, si nous nous rassemblons dans la paix et la solidarité. Avec cet exploit, les athlètes ont touché le cœur d’un grand nombre de personnes. En effet, plus de deux milliards de personnes dans le monde ont suivi ces Jeux Olympiques d’hiver. Cela fait de Beijing 2022 l’édition d’hiver la plus active de l’histoire sur le plan numérique. Après Beijing 2022, les Jeux Olympiques restent la manifestation sportive et de divertissement la plus attrayante du monde. »
Pour le Président du CIO néanmoins, le succès des Jeux Olympiques de Pékin 2022 a rapidement fait place à la gestion sportive de la guerre en Ukraine, installant de surcroît l’institution de Lausanne (Suisse) comme une actrice du jeu diplomatique.
Ainsi que l’a exposé avec lucidité le Président de ladite institution :
« ‘Give Peace a Chance’ – tel a été mon appel aux dirigeants politiques du monde entier lors de mes discours d’ouverture et de clôture de Beijing. En réalité, les Jeux Olympiques d’hiver de Beijing 2022 nous ont fait espérer un instant seulement que la paix prévaudrait en ces temps troublés. Trois jours seulement après la Cérémonie de clôture de Beijing, la Russie a envahi l’Ukraine dans une violation fragrante de la Trêve Olympique et de la Charte Olympique. Conséquence directe du déclenchement des hostilités sur le sol ukrainien, et à l’instar d’autres instances sportives internationales, le CIO a par la suite pris des mesures visant à sanctionner les États et autorités gouvernementales de Russie et de Biélorussie. »
Le CIO a en parallèle mené diverses actions pour soutenir le monde sportif ukrainien, missionnant en ce sens l’ancienne gloire de l’athlétisme, Sergey Bubka. Dans ses vœux pour 2023, Thomas Bach a d’ailleurs insisté sur sa volonté de maintenir les sanctions d’une part et sur la poursuite de l’aide octroyée à l’égard de l’Ukraine. Mais le Président du CIO a surtout affiché sa détermination à protéger – autant que possible – la sphère sportive des pressions extérieures, conscient sans nul doute que le rôle moral aujourd’hui porté par l’institution olympique et son événement-phare pouvait en contrepartie susciter une ingérence parfois forte des pouvoirs publics.
« Ces sanctions contre les États et gouvernements russes et bélarussiens doivent rester bien en place. Dans le même temps, nous soutenons les athlètes et les membres de la communauté olympique ukrainienne partout dans le monde avec toute notre solidarité. En cette nouvelle année également, les athlètes ukrainiens peuvent compter sur l’engagement total du CIO et de l’ensemble du Mouvement olympique en faveur de cette solidarité. Nous voulons voir une délégation olympique ukrainienne forte aux Jeux Olympiques de Paris 2024 et aux Jeux Olympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026. Par ailleurs, après le début de la guerre, de nombreux athlètes, des Comités Nationaux Olympiques, des Fédérations Internationales et le CIO ont été exposés à des pressions et ingérences politiques. Certains gouvernements ont commencé à décider quels athlètes seraient autorisés à participer aux compétitions sportives internationales – et lesquels ne le seraient pas. C’est pourquoi, en plus des sanctions, nous avons dû adopter des mesures de protection visant à garantir l’intégrité des compétitions sportives internationales. Cette situation a conduit le CIO à aller à l’encontre de sa mission consistant à unifier le monde dans une compétition pacifique, puisque nous avons dû interdire la participation d’athlètes sur la seule base de leur passeport. »
Le Président du CIO se tourne maintenant vers les Jeux de Paris 2024 et souhaite qu’ils attireront un public jeune encore éloigné de l’univers olympique.